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Chez Robert Juliat, quand on change de technologie, on ne fait pas les choses à moitié. Après avoir customisé sa gamme 614SX en source Led de 150 W (les découpes et Fresnel ZEP), notre constructeur français invente carrément un concept ultra-modulaire autour de sources Led plus modestes, permettant la réalisation de projecteurs infiniment plus compacts, légers et pratiques, disponibles au format découpe ou Fresnel, en température de couleur fixe ou variable, aux carrosseries multicolores. Bref que du choix. Pour faire le point voici notre test de la découpe led Tibo533 en 3 versions de blanc.
Un Tibo, deux Tibo, plein de Tibo doudou
Tout le monde connaît et apprécie les produits phares estampillés Robert Juliat. Le monde du Théâtre lui voue une reconnaissance éternelle. Ses découpes sont devenues encore mieux qu’une référence, un nom commun, et on peut enfin faire son malin à l’étranger avec des produits bien de chez nous. Malgré tout, face la déferlante des produits à base Led, je me sens obligé de faire un bref rappel. Les plus impatients de nos lecteurs pourront s’ils le désirent passer directement au paragraphe suivant où je les accueillerai avec plaisir dans un instant.
Pour les autres donc. Si certains constructeurs ont immédiatement changé de cap vers une nouvelle technologie à la mode, green, éco et futuriste, nos français ont surtout attendu que cette technologie soit assez au point pour contenter leurs clients et utilisateurs très exigeants. Surtout dans un milieu plutôt conservateur, et dont le budget ne permet pas un renouvellement annuel du parc d’éclairage.
Quand les premières Led blanches au rendement convenable et à la luminosité satisfaisante sont arrivées, Robert Juliat présenta en 2010 ses découpes 630SX équipées d’un bloc Led 85 W Aledin de BB&S. Comme pour la gamme 610, les découpes se différencient par leur zone d’ouverture mais aussi par le choix de la température de couleur : chaude (3500K) ou froide (5900K), cette dernière présentant l’avantage de rivaliser avec une 1000W halogène équipée en Lee Filter 201 (ce qui présente l’immense majorité des cas sur les plateaux télé, les conventions ou les défilés de mode) pour une consommation divisée par 12 !
Puis Robert Juliat décide d’améliorer son concept et de séparer cette nouvelle gamme en deux. Fidèle au design de la sacro-sainte 614 d’un côté, complètement homogène avec les immenses parcs de découpes halogène, l’entreprise française développe sa propre optique à Led 150 W, une alimentation et un menu spécifiques qui aboutit début 2012 aux découpes Zep, la gamme 640SX dans la terminologie Juliat. Dans des proportions plus resserrées que l‘Aledin, ce projecteur conserve lui aussi tous les avantages de manipulation et d’installation des gammes halogène 1000 W, toujours en trois zoom, en deux versions de blanc, chaud (3200K) ou froid (6000K) capable maintenant de rivaliser avec des découpes 2000 W.
Simultanément nait le concept Tibo. Plus discret en terme de puissance, mais avec des proportions et un poids considérablement réduits, un zoom 2-en-1, un large choix de sources (halogène, Led, puis décharge) et de coloris disponibles, cette nouvelle série au tarif agressif se veut le maillon manquant et le chantre d’une nouvelle philosophie ”Créative Concept Light”.
Tibo Led, prise en main et ergonomie
Si Tibo se décline en plusieurs versions suivant la technologie employée, sa coque en fonte d’alu reste la même. Ses dimensions réduites et son poids lui permettent de se faufiler partout. 53 cm de long, 29 de large, 40 de haut et 10 kg, vont changer les habitudes des utilisateurs de 614. Nous avons eu en test le Tibo 533 en 3 versions Led : blanc froid, blanc neutre et blanc chaud.
La construction reste standard, avec le bloc arrière dédié à la source, prolongé d’une double poignée plutôt confortable. Ne vous inquiétez plus pour vos phalanges, la chaleur diffusée par le bloc Led est à peine tiède.
Deux vis pour le changement du bloc entourent la plaque d’identification. Un fin câble noir rejoint l’alimentation déportée de l’appareil.
Deux anneaux d’élingage sont situés de part et d’autres, juste avant les ailettes de refroidissement entourant le bloc optique.
La partie centrale accueille la fixation de la lyre, accompagnée de la fameuse poignée débrayable Juliat au design légèrement revu. Cette lyre offre six perçages pour les crochets et/ou la fixation de l’alim, trois au dessus et trois sur le côté. La fourche se raccorde au centre de la découpe et propose une contre-plaque indexée pour repérer l’azimut du projecteur pendant les réglages.
Vient ensuite une nouvelle poignée, élégamment formée des lettres R et J fusionnées, permettant le blocage et la rotation de la tête de projection sur 360°. La plupart des axes sont garnis de polytétrafluoroéthylène (du Téflon quoi), matériau idéal pour sa quasi absence de friction et sa grande solidité.
Le module ”accessoires” comprend le bloc couteaux et une fenêtre d’insertion pour un porte-gobo ou un iris. Les couteaux, d’un format forcément plus petit que ce que nous connaissions jusqu’à présent, autorisent différents réglages sans aucune difficulté. Je les trouve même plus faciles à insérer que ceux des 600 et 700SX. Un coup de blocage, un peu caché sous l’appareil, et plus rien ne bouge. Par contre ne les perdez pas. Leur petite taille, et l’absence de trou pour y glisser une élingue permettant de les amarrer tous ensemble, vous obligent un peu à les laisser dans le projecteur. Mais ils dépassent si peu une fois fermés que vous n’avez pas à craindre de les abîmer pendant le transport.
Le porte-gobo est très simple. Il s’insère via une double glissière et reste en place grâce à la languette de blocage (qui a la même forme que les poignées de couteaux). Les gobos tiennent avec 4 pattes de fixation. Ils seront de taille M (soit un diamètre utile de 48 mm) en métal ou en verre, mais rien ne vous empêche d’utiliser des feuilles plastique imprimées par vos soins lorsque vous prenez l’option Led (enfin vous pourrez recycler vos transparents de rétroprojecteur !). L’iris prendra la place du porte-gobo, si l’occasion se présente, mais vous ne pourrez pas mettre les deux ensemble.
La tête de projection complète le dispositif. Les nouvelles molettes RJ situées de part et d’autre permettent le réglage du zoom et de la focale. Pas de repères cette fois-ci, mais un zoom 2-en-1 plutôt intéressant : avec son jeu de deux lentilles, l’amplitude de zoom de base est de 30° à 45°. En ouvrant le capot du dessus, vous pouvez ôter d’un simple clip la première lentille, et voilà votre amplitude zoom vient de passer de 15° à 35°. Ce dispositif unique en son genre représente une solution budgétaire pertinente pour de nombreux utilisateurs. Il faudra prévoir cependant un endroit ou ranger les précieuses lentilles une fois retirées. Enfin les glissières-avant permettent l’insertion de porte-filtres de toute sorte. Les nouveaux porte-filtres sont d’ailleurs maintenant équipés de deux petits trous aux dimensions exactes des agrafes standard. Un petit coup d’agrafeuse et votre gélatine sera maintenue en toutes circonstances.
Un bloc d’alimentation PWM (à découpage) est apparié au bloc Led de chaque version. Celui-ci est relié via un câble spécifique d’un mètre, inamovible hors SAV, et peut se fixer directement sur la lyre du projecteur, ou être accroché à part grâce à son crochet. Peu encombrant (29 x 20 x 6 cm), d’un poids de 2 kg, il est parfaitement silencieux et possède d’un côté les entrées-sorties DMX 5 broches, et de l’autre les alimentions d’entrée et de recopie au nouveau format Neutrik powerCON True One, électriquement sécurisé et surtout permettant, contrairement au powercon standard, de raccorder directement un connecteur mâle à un connecteur femelle si besoin de rallonge.
On a toujours du mal à s’habituer aux économies électriques mais sachez que vous pourrez chaîner, sur la même ligne électrique 16 A, jusqu’à 35 Tibo 533, soit plus que sur la ligne DMX, limitée par sa norme à 32 unités. Je ne sais pas vous mais moi ça me laisse rêveur.
Un interrupteur ainsi qu’un disjoncteur thermique réarmable, ce qui nous évitera de chercher sans fin un fusible en cas de problème pour finir au papier alu, complète le dispositif. Un récepteur wifi, proposé par Wireless solution, est disponible en option. Enfin le menu de contrôle, auquel les utilisateurs traditionnels devront s’intéresser, orne la face avant. Je vous le décris de ce pas en détails.
Menu et paramètres
L’afficheur LCD se cale à l’allumage sur son premier menu, « DMX config ». Dès ce moment, un raccourci est à connaître absolument : un appui franc sur la touche ”Exit” allumera la découpe pendant 1 mn pour les réglages, ou jusqu’au prochain appui sur cette même touche. Cette fonction est le mode ”Focus” qui permettra aux électros de régler leurs projecteurs sans intervention du pupitreur.
L’adresse DMX sera la première information à donner à l’appareil. Suivant le mode, les références DMX des autres canaux seront précisées. Tout d’abord une gradation sur 8 ou 16 bits, soit une précision de 255 ou 65 535 pas, ce qui nécessitera 2 canaux DMX à la console, puis l’ajout, ou non, du mode stroboscope, pour un canal supplémentaire.
Le mode Master rajoute lui aussi 1 canal DMX. Ce mode particulier permet à la fois au pupitreur, mais aussi à un technicien en local (grâce à un potentiomètre en option), de contrôler l’intensité du faisceau. Ce canal agit comme un seuil maximum que ne pourra dépasser le technicien en manuel. Le niveau minimum étant fourni par le canal de dimmer, l’opérateur local pourra donc varier le flux de l’appareil entre ces deux valeurs. Bien sûr ce mode très particulier concerne plus particulièrement les poursuites mais le menu étant le même dans tous les projecteurs de la nouvelle gamme Led Juliat, rien n’interdit son utilisation. Ce premier menu résume aussi clairement, outre l’adresse, la valeur d’intensité DMX et le mode de commande choisi.
Un deuxième menu donne les valeurs locales. Un réglage de gradation peut être effectué et mémorisé directement via ce menu.
Le troisième menu paramètre les différentes options. La résolution du dimmer en 8 ou 16 bits donc, la courbe de gradation ensuite. Deux choix sont possibles : une gradation linéaire (Linear), très stricte, ou une courbe (Square) plus proche du fonctionnement d’un projecteur halogène.
Le lissage de la courbe d’intensité est aussi un paramètre très appréciable, le « smoothing » permettant de recréer l’amortissement d’une lampe tungstène. En smoothing fast, l’inertie est celle d’une lampe halogène 600 W, en slow celle d’une 1000 W, et without forcément, pas d’inertie du tout.
Le mode de gradation, lui aussi réglable, précise la manière dont fonctionne l’alimentation à découpage électronique, influençant sur les scintillements de la lampe (de toute façon visible seulement avec une caméra ou un œil bionique). La commande PWM, ou modulation de largeur d’impulsions, créé un signal continu (la valeur du dimmer dans le cas qui nous intéresse) à partir d’un signal cyclique, ici à la fréquence de 23,8 kHz. Ce mode est très précis mais peut créer des scintillements si la fréquence de la caméra se révèle être un multiple ou une division de la fréquence porteuse. Le mode ”Free” est une simple commande en courant continu directement, pas de scintillement donc mais peu de précision à bas niveau et un premier pas d’intensité à 5% seulement. Le mode ”Mixte” réconcilie donc ces deux mondes en utilisant automatiquement le mode PWM de 0 à 15 % et le mode Free à partir de 15 %.
Le strobe, à choisir d’activer ou non dans les paramètres suivants, se synchronise directement sur la trame DMX. Avantage, toutes les Tibo se coordonneront parfaitement. Inconvénient, cela provoque des à-coups le temps de chercher la bonne fréquence à la console. La fréquence du stroboscope est très large, variant entre 1 et 55 Hz.
Vous choisirez ensuite les options ”poursuites” en validant le mode master et le contrôle analogique.
Le dernier réglage se veut un calibrage de votre projecteur au sein de votre parc. Si celui-ci se révèle plus puissant que les autres (dans le cas où il n’aurait jamais servi, oublié au fond du cafoutch) vous pourrez limiter son éclairement maximum sur une échelle particulière comportant 32767 pas (c’est précis ça). Ce n’est pas un seuil puisque le processeur intégré calculera toutes les courbes de gradation avec cette nouvelle valeur.
Le quatrième menu regroupe tout un tas d’informations : les compteurs d’utilisation, les tensions de fonctionnement, température et vitesse de rotation du ventilateur, etc. A chaque fois, vu qu’aucun d’entre nous ne connaît ces valeurs par cœur, un petit sigle OK ou, malchance, un No OK apparaît pour valider les informations.
C’est aussi dans ce menu que l’on remettra à zéro tous les paramètres d’usine.
Le dernier menu ne sert qu’à l’activation du wifi.
Enfin, pour une lisibilité immédiate, un voyant d’état système renseigne en temps réel. Celui-ci est vert, un signal DMX arrive bien. Il devient rouge, il y a problème de réception DMX ou un défaut système. La présence du DMX sans fil se signale par un logo spécifique.
Mesures
Ayant reçu trois versions de Tibo à Led – blanc froid, blanc neutre et blanc chaud – nous avons décidé de passer au banc test complet une seule des trois, en l’occurrence la blanc froid et effectué les mesures de flux des deux autres pour un angle de 20° à titre de comparaison.
Suivant les sources utilisées (Led, tungstène, décharge) le flux lumineux diffère complètement, ce qui est fort logique, mais les consommations électriques aussi. Il parait plus judicieux de parler en terme de rendement, soit le rapport entre puissance électrique et puissance lumineuse, et d’inclure aussi le paramètre de température de couleur. La Tibo à Led en version blanc froid n’a comme équivalent qu’une découpe à incandescence gélatinée en 201 ou 202 Lee Filter. Avec ceci en tête nous pourrons évaluer correctement les mesures suivantes.
Tibo 533 Cold White (6500K)
Derating
Comme pour toutes les sources à Led, le phénomène de ”derating” est à mesurer. La baisse de flux de la Led après plusieurs minutes de fonctionnement à pleine puissance est ici parfaitement maitrisée. L’atténuation ne dépasse pas 6 % pendant les 10 premières minutes avant une parfaite stabilisation du flux, signe d’un refroidissement efficace et d’une alimentation de qualité.
Mesures faisceau serré
En faisceau serré, sans la lentille amovible, nous calculons une ouverture de 17°, un peu supérieure aux 15° annoncés par le constructeur. Le flux est très homogène, avec un point chaud en cône moins marqué, et un flux de 3300 lumens.
Mesures faisceau large
En faisceau large, en remettant la lentille amovible, nous obtenons une ouverture de 52°, soit 7° de mieux que le constructeur qui, une fois n’est pas coutume, préfère se laisser une marge de sécurité. Le faisceau s’enrobe, et hormis deux petites irrégularités vers la zone des 30° où s’effectue la transition entre les deux lentilles, est bien homogène. Le flux se stabilise alors à 3100 lumens. Sur toute la plage de zoom, avec ou sans la lentille additionnelle, la puissance lumineuse ne varie pas de plus 13%, une très bonne moyenne.
Mesures faisceau 20°
En utilisant la découpe à 20° nous mesurons un flux de 3600 lumens, avec un faisceau très homogène et un point chaud présent mais étal.
Tibo 533 Neutral White (4000K)
Le flux mesuré à 20° est quasiment identique en blanc neutre et en blanc froid. Nous obtenons 3630 lumens pour un faisceau lui aussi très homogène.
Tibo 533 Warm White (3000K)
En blanc chaud, Tibo ne se démarque de ses sœurettes que par un flux plus faible : 3180 lumens. Cela s’explique tout simplement par la couche de phosphore supplémentaire déposée sur la Led pour obtenir justement du blanc chaud.
Enfin une quatrième Tibo va maintenant être proposée, en blanc variable de 2700K à 5700K directement en DMX. Elle n’était pas disponible au moment du test.
Comparons les rendements
En analysant plus finement ces résultats, nous pouvons déterminer un rendement lumineux, s’échelonnant entre 42 et 46 lumens/W.
A titre de comparaison, une découpe 614SXII produit un flux d’environ 5500 lumens pour un rendement d’à peine 6 lm/W. L’intensité lumineuse reste bien supérieure à celle d’une Tibo, mais si vous exploitez votre découpe en température du jour, dans la plupart des cas en lui rajoutant une gélatine 201 Lee Filter, le flux de votre découpe halogène tombe alors aux alentours de 2000 lumens, soit 45 % de moins qu’une Tibo équipée en blanc froid !
Quant à la Tibo en blanc chaud (WW) elle se mesure sans problème avec une découpe halogène de 600 W.
Mesures thermique et sonore.
Les Tibo à Led utilisent un ventilateur spécifique absolument silencieux à ailettes circulaires. La ventilation s’effectue de manière automatique suivant la température de jonction de la Led. En cas de surchauffe, le courant alimentant la diode diminue progressivement.
L’alimentation elle, ne nécessite pas de refroidissement.
Ainsi les découpes Led restent absolument silencieuses, comme exigé dans les théâtres.
Utilisation
Dimmer
La qualité de la Led est indéniable. Le faisceau obtenu est pur, cohérent, le rendu un peu « synthétique » de la Led étant à peine perceptible. Le point chaud est présent, comme dans toute découpe, mais reste diffus. Comme toujours chez Robert Juliat, les optiques sont de bonne qualité. Malgré un prix serré et une taille réduite, la projection est propre, sans bavure, sans toutefois atteindre la perfection d’une SXII. Depuis la console, le large choix de niveaux, courbes et inerties de gradation permet un contrôle précis et une similitude frappante avec les projecteurs halogène, surtout en mode « square ». Ce qui surprend le plus, subjectivement, c’est l’absence de variation chromatique suivant l’intensité. Le faisceau ne rougeoie plus à basse valeur, au grand dam des aficionados du filament.
Focus et zoom
Le design très agréable n’a pas oublié la maniabilité de la découpe. L’utilisateur habitué retrouvera ses habitudes : les molettes serrent vite et bien, le projecteur est bien équilibré.
Les réglages de zoom et focus perdent en plage d’utilisation, et deviennent un peu plus grossiers. La lentille démontable permettant une double plage de focales est une bonne idée, même si cette pièce nous reste un peu sur les bras une fois ôtée. Par contre l’absence de repère sur les glissières de focus, ainsi qu’une netteté quelquefois subtile à trouver aux marges extrêmes de zoom nous rappellent que cette découpe a dû trouver des compromis entre une technologie très aboutie et un tarif accessible à la majorité des théâtres.
Couteaux et gobos
L’avantage de la source Led est la quasi absence de chaleur dans la tête de projection. Les gobos offrent une bonne précision et une excellente tenue dans le temps, même ceux en plastique.
Les couteaux se manipulent aisément. La plage focale est très fine, attention aux réglages en zoom large. L’insertion des couteaux permet de les orienter fortement. On peut ainsi obtenir des formes rectangulaires mais aussi trapézoïdales ou triangulaires. La tête permet elle une rotation de 360°, avec un blocage très rapide.
Contrôle
Outre le DMX et l’utilisation manuelle, une option Wifi est possible. Le système est développé par Wireless Solution et réagit parfaitement. Il est possible de récupérer le signal Wifi par une première découpe, puis de transmettre le DMX de façon filaire aux suivantes.
Si vous voulez utiliser le protocole RDM, sachez qu’il est compatible avec le hardware, et qu’une mise à jour software (en SAV seulement) permettra prochainement une compatibilité complète.
Construction
La découpe est assemblée par modules complets, permettant une transformation assez aisée entre source Led, tungstène et décharge ; mais aussi un entretien simplifié. La fabrication et l’assemblage, comme la Cancoillotte, est 100% Française. Le corps de l’appareil est composé de deux demi-coques en fonte d’alu, percées de vis auto-taraudeuses pour un ajustement optimum. Le porte lentille avant, arrière, l’ensemble bloc couteaux et la lentille principale sont communs à toutes les découpes. Toutes les poignées et tous les boutons sont imperdables. L’accès aux lentilles est facilité pour le nettoyage.
Le bloc Led est plus particulier. Comme nous l’avons vu, il nécessite une alimentation déportée, spécifique à chaque type de Led. Cet ensemble est donc unique, relié par cordon spécifique inamovible, et ne peut être séparé par l’utilisateur. Cette alimentation à découpage sans ventilateur est aux normes d’éclairage architectural. Elle ne provoque pas d’appel de courant (soft start), les 85 W de fonctionnement maximum ne seront jamais dépassés, même à l’allumage. Sur une seule prise standard de 16 A, 35 unités pourront réellement être alimentées. Le bloc Led s’insère dans un dispositif de ventilation ellipsoïdal, et projette son flux lumineux au travers un système de double condenseur traité, lentille asphérique puis bi-convexe.
Verdict
Robert Juliat complète sa gamme avec une excellente petite découpe d’appoint, apte à se faufiler dans n’importe quel lieu pour une efficacité redoutable, avec un concept modulaire et unique très complet, au prix cependant d’une optique un poil moins parfaite que celle des best seller de la gamme traditionnelle. La Led et ses avantages en termes de poids, rendement et faible consommation, bouleversera un peu les d’habitudes, obligeant à passer par un réseau DMX et à la bonne maitrise du menu utilisation, mais ces contraintes sont mineures face à l’avantage d’abandonner d’une partie des lourds réseaux électriques et les gradateurs.
Texte et Photos : Tristan Szylobryt